Si la gestion des compétences reste le casse-tête des organisations dans une Europe du Sud où le maintien de l’emploi – et du pouvoir d’achat – demeure la priorité n°1, le temps de travail revient sur le devant de la scène chez les salariés britanniques, allemands et suédois. Avec à la clé un autre défi de taille pour les entreprises en matière de ressources humaines : (re)définir l’organisation du travail à l’ère du « blurring1 » qui accroît les tensions et déséquilibres, en particulier chez les managers.
Référence sur le marché des Avantages aux salariés, Edenred met en place des outils variés pour comprendre l’évolution des tendances sociétales depuis plus de 50 ans. C’est pourquoi, Edenred réalise depuis 2004, en collaboration avec Ipsos, une enquête auprès d’un large échantillon de salariés européens afin de mesurer leur motivation et leur bien-être dans le milieu professionnel.
2014 : un regain de confiance pour les salariés européens ?
Les indicateurs clés du Baromètre Edenred-Ipsos mettent en lumière un regain de confiance des salariés dans l’avenir de leur entreprise : 59% des salariés en France ont confiance dans l’avenir de leur entreprise (+2% vs. 2013), 65% en Espagne (+1% vs. 2013), 73% en Grande-Bretagne (+4% vs. 2013) et 80% en Allemagne (+4% vs. 2013).
Cet optimisme est, cependant, nuancé par une préoccupation réelle sur le niveau de salaire (majeure pour 40%) et le pouvoir d’achat. Les salariés européens restent, en outre, très soucieux du maintien de leur emploi. Cette crainte s’est d’ailleurs beaucoup accentuée depuis 2008 en Europe du Sud : 54% des espagnols (+17% vs. 2008), 45% des italiens (+16% vs. 2008), 62% des portugais.
Des différences en termes de qualité de vie au travail et de motivation
Par ailleurs, les indicateurs du Baromètre Edenred-Ipsos se sont nettement améliorés dans les pays où la sortie de crise se fait le plus sentir, Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique et Suède notamment. Dans ces pays, les salariés jugent mieux leur qualité de vie au travail que leurs homologues d’Europe du Sud.
Avec une note de 6,9/10, les salariés britanniques sont particulièrement satisfaits de leur qualité de vie au travail vs. 6,2/10 en Italie ou 6/10 au Portugal. De la même manière, on constate que les plus faibles scores en termes de motivation sont relevés dans les pays d’Europe du Sud : 38% des français et 35% des portugais jugent que leur motivation diminue vs. 22% des suédois et 23% des allemands.
Avec les nouveaux outils de communication, une préoccupation croissante autour du temps de travail
Le Baromètre Edenred-Ipsos révèle, également, l’émergence d’un nouvel enjeu pour les salariés : la gestion du temps de travail. C’est une préoccupation majeure pour 43% des suédois, 30% des allemands, 28% des britanniques, des pays où l’on constate une reprise de la situation économique.
Par ailleurs, le phénomène du « blurring » s’accélère dans tous les pays, les ordinateurs portables, smartphones, ou encore tablettes numériques ayant modifié les manières de travailler et aboli les frontières entre vie privée et vie professionnelle. Aujourd’hui, 67% des salariés européens disent être sollicités par leur travail en dehors de leurs horaires professionnels et 62% déclarent régler des problèmes personnels au travail. Ce phénomène est encore plus accentué chez les dirigeants européens : 90% des tops managers et 84% des managers sont sollicités par leur travail en dehors de leurs horaires professionnels.
Si ces nouveaux outils sont perçus comme ayant un impact positif sur la qualité de vie au travail (68%), les actions des entreprises pour s’adapter à cette évolution sont encore jugées insatisfaisantes : 39% pensent insuffisants les efforts réalisés sur les nouveaux modes d’organisation du travail, 36% sur le bien-être au travail et 28% sur la flexibilité de l’organisation du temps de travail.