« Quand j’étais jeune, je ne voulais pas devenir un super-héros, je voulais devenir navigateur… »
Emmanuel Le Roch grandit à Lorient dans le Morbihan. Depuis tout petit, ses rêves sont tournés vers la mer, l’aventure et le grand large. Adolescent, licencié au Yacht Club de Carnac, Emmanuel régate en catamaran de sport et devient Champion de France en 1991 et 1993. Puis il passe en Tornado en régatant sur le circuit olympique en France et en Amérique du Nord, mais n’intègre pas le Pôle France. « Pour mes parents, c’était sans appel : il fallait que je finisse mes études et que je trouve un métier », raconte Emmanuel.
Bourgnon, Maurel, Gautier : vivre et partager le rêve des copains, une source d’inspiration
Passionné par le multicoque, le jeune navigateur se lie d’amitié avec les frères Bourgnon, Jean Maurel ou encore Alain Gautier. « Avec Laurent, on a fait les quatre cents coups ensemble. Il n’avait peur de rien, mais surtout il était bon dans tout ! Partager avec lui ses deux victoires sur la Route du Rhum m’a permis de démystifier un peu cette course. Il était avant tout mon pote, je ne le voyais pas comme un extraterrestre. Il était inspirant, c’est lui qui m’a donné l’envie de poursuivre mon rêve », révèle le skipper d’Edenred. Primagaz, Foncia, Bayer, Rexona, Brossard : Emmanuel a eu la chance de naviguer sur de formidables bateaux ! La Route du Rhum reste un rêve d’enfant pour cet entrepreneur morbihannais. « À un moment, il faut se lancer. J’ai 46 ans, je ne veux pas avoir de regrets ! J’ai beaucoup échangé avec Alain Gautier qui m’a encouragé à me tourner vers le Class40 et tout s’est bien enchaîné pour moi. J’ai acheté un bateau en 2017, puis j’ai trouvé un partenaire en 2018, Edenred, avec qui – en seulement quelques mois – nous avons construit une belle aventure humaine. »
Déjà près de 5 000 milles dans son sillage
Si Emmanuel Le Roch fait partie des amateurs de cette 11e édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe puisqu’il est avant tout un entrepreneur à la tête d’une société de 10 salariés à Carnac et à La Trinité-sur-Mer, le skipper du Class40 Edenred a longuement préparé sa participation à La Route du Rhum. « Il m’arrivait de naviguer seulement deux heures entre deux rendez-vous, ou le week-end – parfois en famille d’ailleurs. Mais en étant sur l’eau de façon régulière, j’ai réalisé l’équivalent d’une transat et demi ! »
Depuis cet été, le rythme des entraînements s’est accéléré et le travail porte ses fruits. De retour mercredi d’une navigation de trois jours et trois nuits dans le Golfe de Gascogne, le skipper attaque sereinement la dernière ligne droite vers Saint-Malo. « Cette sortie était importante puisqu’elle a permis de valider les réglages des nouvelles voiles et la gestion de l’énergie pendant la transat, à savoir les panneaux solaires, l’hydro-générateur et le moteur. J’ai pu naviguer dans du vent fort au portant et au près, avec peu de visibilité la nuit et du trafic maritime. Cela m’a mis dans le bain de ce que l’on vivra certainement au départ de l’épreuve ! J’ai surtout bien géré mon sommeil car je suis à peine fatigué… Je crois que je suis prêt pour La Route du Rhum ! » se réjouit le marin. « D’ailleurs, maintenant, je suis surtout très impatient. »
Le Class40 Edenred et son skipper quitteront La Trinité-sur-Mer entre le 20 et le 22 octobre pour rallier Saint-Malo où tous les concurrents sont attendus avant le mercredi 24 octobre à 17h00.