Quand le portant est là, tout va !
À quelque 2 750 milles de Salvador de Bahia, tandis que le premier Multi50 a déjà parcouru plus de la moitié du parcours, le Class40 Edenred poursuit sa course dans les meilleures conditions, lancé à plus de 11 nœuds dans les alizés. Partisans d’un petit décalage à l’Est, Emmanuel Le Roch et Basile Bourgnon ont franchi l’archipel des Canaries en début d’après-midi et mettent tout en œuvre pour accrocher la 8e place à moins d’un mille au classement de 16h00 !
Pas de rentrée pour Basile mais un mot d’excuse original
Pour Basile Bourgnon, 17 ans, cette transatlantique est une grande première. Si le jeune marin a vécu une partie de son enfance sur l’eau, c’est la première fois qu’il passe autant de temps en mer, en course. Ce lundi, contrairement à ses camarades de classe, il n’a pas rejoint les bancs de l’école, « Je lui ai fait un mot, il est parti chercher le café au Brésil », s’amuse Emmanuel Le Roch dans son message cette nuit. Peu bavard jusque-là, le benjamin de la Transat Jacques Vabre, joint par son équipe ce midi, ne cachait pas son bonheur. Il raconte…
« C’est encore mieux que tout ce que j’avais imaginé ! Comme prévu, la traversée du Golfe de Gascogne n’a pas été évidente, il y a eu tout de même 5 abandons mais on a tenu le coup et surtout on a préservé le bateau. Avant le départ, je me disais que mon truc, c’était le bateau qui tape dans la baston, et bien ça, c’était avant [rires]. Aujourd’hui, je découvre les sensations géniales de naviguer dans les alizés ! En ce moment, on est au portant sous grand-voile haute et grand spi, le bateau surfe dans les vagues, je suis torse nu avec le vent – entre 15 et 18 nœuds – qui me souffle dans le dos. Quel pied ! Mais je ne suis pas venu faire de la croisière et là encore, je suis gâté… Stratégiquement parlant, c’est très intéressant ! Nous sommes très contents de notre petit décalage à l’Est. Depuis 48 heures, on a grignoté pas mal de milles sur nos camarades de jeu et notre objectif aujourd’hui, c’est de rattraper nos copains de Vogue avec un Crohn [à moins d’un mille nautique, NDLR]. Si on nous avait prédit la 9e place avant le départ et qui plus est, en tête des anciens bateaux, on aurait signé tout de suite ! On ne lâche vraiment rien, on regarde les classements tout le temps, on s’accroche au moindre petit réglage, au moindre petit détail et ça paye ! Il faut dire qu’on prend bien soin l’un de l’autre, on dort super bien en faisant des quarts de trois heures, bref, tout va très bien ! On s’éclate, on rigole et c’est – je pense – ce qui nous rend plus forts ! Ce matin, j’ai eu une petite pensée pour mes copains qui retournent à l’IUT, jusque là, c’étaient les vacances, j’étais dans ma course mais aujourd’hui, je mesure vraiment la chance qu’on m’a offerte de vivre une telle aventure. »